BILAN ET PERSPECTIVES DE LA SAISON 2023-2024 AVEC BRIGITTE SCHLEIFER, PRÉSIDENTE DE LA FFFA ET OLIVIER MORET, DIRECTEUR TECHNIQUE NATIONAL DE LA FFFA

12 Oct 2023 | Cheerleading, Fédération, Flag, Football Américain

Après une année marquée par la mise en lumière du championnat Elite, de l’essor du Cheerleading ainsi que par le potentiel du Flag Football, Brigitte Schleifer, Présidente de la Fédération Française de Football Américain et Olivier Moret Directeur Technique National reviennent sur une année riche en challenges et en évolution. 

« Si chaque club à l’objectif clair de fidéliser 10% des licences découvertes qui pourraient avoir été effectuées cet été et la saison précédente, alors le développement va s’accélérer. » 

Quel bilan global tirer du Football Français, du Flag et du Cheerleading ?
Brigitte Schleifer : « Nous avons retrouvé une belle dynamique de nos clubs, une progression du nombre de licenciés avec un record du nombre de pratiquants en cheerleading et en flag.  Toutefois, aujourd’hui il nous faut compenser avec plusieurs problématiques, l’Etat nous donnent de plus en plus de missions sans moyens supplémentaires, la lutte contre les violences, le PSF, la loi sur la mixité de nos instances, le nombre de bénévoles qui diminuent, l’inflation… ». 

Olivier Moret : « Tout d’abord, je veux insister sur le record historique battu du nombre de licenciés. 29 000 c’est beau, mais ce sera encore meilleur quand on passera les 30 000. Ce sera fait en 2024. Ce que cela exprime, c’est que nos disciplines s’ouvrent au plus grand nombre. N’oublions pas que plus la base est large, et plus on pourra avoir du monde dans les clubs. Il faut faire des animations, être partout, se montrer, séduire les jeunes et faire découvrir nos disciplines pour fidéliser de nouveaux adhérents. Si chaque club a l’objectif clair de fidéliser 10% des licences découvertes qui pourraient avoir été effectuées cet été et la saison précédente, alors le développement va s’accélérer, et ce dans nos 3 disciplines. »

Comment les structures se sont-elles améliorées en France ces derniers mois ?

O.M. : « Le développement est le seul objectif à partir duquel tout peut être imaginé. Le développement passe par le temps long, le travail. On sera plus fort lorsque nous aurons encore davantage de professionnels qui développeront des animations, feront du nombre et d’autres qui en feront des compétiteurs au sein de nos 3 disciplines. Il faut faire en sorte que le nombre de développeurs et d’éducateurs professionnels continue grandir de dans toutes nos structures, clubs, comités départementaux et ligues régionales. »

« On va monter la meilleure équipe possible pour gagner ce match qui sera joué en France à Avignon. On espère avoir du monde avec nous dans le stade et faire un grand match ! »

Nous sortons tout d’abord d’un match international contre la Grande-Bretagne, quel bilan peux-tu faire de ce match ? Et de la saison 2022-2023 de l’Équipe de France de Football ?

O.M. : « Ce match est le résultat d’un manque de coordination entre l’IFAF et l’ELF. Nous sommes donc frustrés parce que les matchs des équipes nationales devraient, comme pour toutes les disciplines (soccer, rugby…) regrouper les meilleurs joueurs sélectionnables. En ne travaillant pas avec l’ELF, on se passe des joueurs qui jouent en s’entraînant au meilleur niveau en Europe. Cette équipe, qui a perdu en prolongation, n’est pas du tout la même que celle qui a perdu face à l’Autriche et celle qui a gagné en Hongrie. Le problème majeur est que nous n’avons aucune continuité dans le programme senior. On ne peut donc pas capitaliser sur le temps passé en stage ni constater une véritable progression. On va monter la meilleure équipe possible pour gagner ce match qui sera joué en France à Avignon. On espère avoir du monde avec nous dans le stade et faire un grand match !

Parallèlement, je suis parfois surpris de constater qu’il n’y a pas la même envie pour les joueurs de football américain que jadis de porter le maillot bleu, de jouer pour la France. On pourrait mettre cela sur le fait que les joueurs doivent participer financièrement aux frais, mais la vérité, c’est qu’ils paient nettement moins que tous les joueurs des autres pays. La plus belle chose qu’on puisse faire en tant que sportif, c’est de porter le maillot bleu. J’ai une pensée émue vers Yan Régnier quand je dis cela parce qu’il aurait tout donné pour jouer en bleu. Je crois qu’il faut qu’on revienne sur la fierté, et ce que représente de jouer pour la France. »

Peux-tu nous en dire un peu plus ?

O.M. : « Il me semble que l’on a sans doute manqué d’insister sur notre histoire et que l’on se doit de remettre le maillot bleu au centre de celle-ci. Un travail d’historien est effectué par les premiers joueurs et notamment par un groupe autour de Pascal Younes notamment. C’est fondamental. Je fais partie de ceux qui disent que pour mieux avancer et se tourner vers le futur, on doit de transmettre aux plus jeunes comment on s’est développé et comment on existe encore. On se rendra compte que tout part de la volonté des hommes et que chacun a une place fondamentale à tenir. Chaque licencié de la FFFA tient une part du futur de nos 3 disciplines entre ses mains. Personne d’autre que chacun d’entre nous est un acteur et c’est, selon moi, le grand enseignement de notre jeune histoire.  

Porter ce maillot, entendre la Marseillaise est un privilège. Si l’on demande aux joueurs qui ont fait des carrières exceptionnelles, et je pense notamment à Richard TARDITS, Philippe GARDENT, Laurent MARCELINE, Sébastien SEJEAN, Marc-Angelo SOUMAH, ils vous diront tous à quel point les matchs en équipe de France ont une place à part.

L’Equipe de France U19 lors de La Marseillaise à Coventry

Bien évidemment, les matchs en NFL l’appartenance à ces équipes est le plus bel objectif personnel que l’on puisse atteindre, mais jouer pour l’Équipe de France est avant tout une aventure collective, des moments inoubliables qu’ils soient glorieux ou de galère. L’Équipe de France senior qui a remporté les Jeux Mondiaux et qui a été championne d’Europe comptait nettement plus de 45 joueurs. Il y avait aussi tous ceux qui avaient écrit l’histoire avant. C’est cet amour des équipes de France que je souhaite remettre au centre pour qu’on ne devienne pas des individualistes à l’instar de ce qui se passe dans notre société dans un sport où le collectif est essentiel. »

L’ELF en France, avec les Musketeers, donne une exposition au football, mais a touché notre championnat. Quel regard portes-tu sur cela ?

O.M. : On se doit de travailler ensemble. L’ELF peut donner un coup de projecteur sur la discipline. L’équipe des Musketeers regroupe des joueurs qui s’entraînent plus que tous les autres en France. C’est logiquement ce qui se fait de mieux. On doit donc s’enrichir et se compléter. Et pour cela, il faut que les décideurs de l’IFAF et de l’ELF s’entendent pour travailler en bonne intelligence. L’exemple qu’a donné le Flash est le bon. Ils ont perdu une vingtaine de joueurs et ils sont Champions d’Europe. 

Si nous continuons d’avoir plus de joueurs au sein des clubs, on souffrira moins du départ des meilleurs. Ce modèle du départ des meilleurs vers le plus haut-niveau, c’est le Sport avec un « s » majuscule quelle que soit la discipline. Nous, comme on n’a pas assez de joueurs, on souffre dès qu’un talent veut évoluer. Le Flash de La Courneuve a tellement de joueurs dans toutes leurs sections qu’ils ont assumé et absorbé ces départs. Ils ont montré la voie à suivre. » 

« Dans les pôles, on dit ce que l’on va faire et l’on fait ce qui a été dit. »

Les U19 ont affronté et battu la Grande-Bretagne, comment se porte la formation et les pôles ?

O.M. : « Le travail des deux pôles d’Amiens et de Bordeaux est énorme. Les jeunes qui passent par le pôle progressent plus vite et plus fort que dans la majorité des structures. Il y a une mode à la création d’académies, de centres de haut-niveau. C’est certainement l’expression d’une volonté et parfois de la communication. En réalité, pour faire du haut-niveau, il faut en avoir les compétences et les moyens. C’est ce qui est mis en place à Amiens et à Bordeaux. Beaucoup de clubs espèrent garder leurs meilleurs joueurs en leur faisant miroiter des choses. Aujourd’hui, il y a deux clubs qui font du haut-niveau et qui en ont les moyens. On va mettre en place un label de reconnaissance de ce travail. Cela ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas d’autres dans le futur. Mais il faudra des moyens dédiés et des entraîneurs qualifiés pour faire de la Performance. Dans les pôles, on dit ce que l’on va faire et l’on fait ce qui a été dit. Mis à part les jeunes qui se sont trompés dans l’analyse de leur vraie volonté, on n’a jamais vu de jeunes qui n’ont pas progressé tant sportivement que scolairement, car c’est 50% du deal. Je ne pense pas que tous les clubs soient taillés pour accompagner le double projet scolaire comme doivent le faire les pôles. C’est une obligation imposée par le ministère. On se doit d’avoir des bons athlètes et de bons étudiants, et cela, ça ressemble au système universitaire américain. Junior Aho a été drafté via le programme international. 

Que penses-tu de sa progression, mais surtout, quelle est ton analyse sur les joueurs français à travers le globe en ce moment ?

« Il est passé par l’équipe de France U19 lorsque j’étais à sa tête. C’était déjà un joueur avec des qualités physiques énormes. C’est l’exemple que c’est possible, lorsque l’on s’en donne les moyens. Je lui souhaite de franchir la dernière étape et de vraiment faire partie de l’équipe. S’il devait jouer en NFL, ce serait un ambassadeur formidable passé par les équipes nationales. »

Un premier camp FFFA x Elite Athlètes a été organisé avec un coach NCAA et le pôle afin d’identifier les jeunes potentiels français. Que penses-tu de cela ?

O.M. : « J’attire l’attention de tout le monde sur le fait qu’il y a quelques vendeurs de rêve qui gravitent autour de notre communauté. La FFFA travaille avec une boîte sérieuse qui ne cherche pas à gagner de l’argent sur des transactions et de fausses promesses. Notre responsabilité est de tenir un discours honnête vers les jeunes et leurs familles. Il y a des joueurs qui seront capables de jouer en université au Canada, d’autres aux Etats-Unis et d’autre encore, mais nettement moins qui peuvent viser encore mieux. »

Camp Elite Athlètes organisé à La Courneuve (c) FFFA

Pourrais-tu nous expliquer les réformes du championnat de foot américain jeune ?

O.M. : « C’est en effet une mesure forte que nous avons prise, pour donner suite à un travail d’étude très précise des chiffres des catégories U14, U17 et U20, ligue par ligue et club par club.

Soyons clairs, nous cherchons des solutions au problème que nous connaissons tous : il n’y a pas assez de jeunes dans les clubs de football américain et de flag football. On cherche donc à faire du mieux possible. Parmi les constats forts que nous avons effectués, il est évident que nous souffrons d’un manque de matchs pour séduire et fidéliser un large public jeune, mais aussi de la faiblesse du maillage de sections jeunes occasionnant des frais importants pour faire des matchs. Nous avons donc proposé de maintenir la division Saphir U20 pour maintenir une division de pratique compétitive et de réunir dans un même niveau tous les autres clubs. C’est pourquoi le U17 nationale et le U20 pré-national ont disparu.

L’objectif, c’est de faire en sorte que les clubs fassent plus de matchs, plus tôt dans la saison afin de mieux lutter contre les autres disciplines sportives, et aussi de faire en sorte que les clubs aient moins de kilomètres à parcourir pour un match. La solution était donc de réfléchir à renforcer l’échelon territorial. Nous avons travaillé à constituer des poules les plus cohérentes géographiquement parlant, mais aussi à convaincre les clubs qu’il fallait se montrer solidaires. »

Finale U17 2023 entre le Flash et les Caimans (c) FFFA

C’est-à-dire ? 

O.M. : « La demande que l’on a officiellement formulée aux ligues est de s’aligner sur un territoire sur l’équipe la moins nombreuse et de lui permettre de jouer. Clairement, pour que les équipes jouent, il faudra que les grosses équipes fassent l’effort de jouer à 5 ou à 7 pour relancer une dynamique territoriale. Aujourd’hui, on constate que les puristes du foot à 11 se rendent compte qu’il vaut mieux jouer une forme de jeu adaptée à la réalité du terrain pour développer le foot jeune. On va donc accompagner les ligues à développer des compétitions territoriales en U12/14, en U17 et en U20 en faisant du « sur-mesure ». Une ligue pourra établir une compétition avec des matchs, une autre proposera des plateaux. Nous allons rester au contact des ligues en la personne de Mathias TORRE pour bien vérifier que les jeunes jouent et allons les accompagner pour franchir les petits problèmes qui ne manqueront pas en cette première année de réforme. » 

Entrainement des Killer Bees de Barentin en Normandie (c) Isabelle Esteve

Y-a-t-il d’autres leviers pour le développement de la pratique jeune ?

O.M. : « Oui, bien évidemment. Il faut développer un réseau de décisions. Parmi celles-ci, continuer à convaincre les clubs de l’élite et de D2 qu’il est nécessaire pour la survie de leur club, mais aussi de la discipline qu’ils aient tous des sections U20, U17 et U12/14. C’est un problème que l’on traîne depuis de nombreuses années. On a beaucoup cru que le simple fait de gagner des matchs en division élite amènerait des jeunes en nombre suffisant… C’est une erreur. Ce qui fait qu’il y a des jeunes dans un club, c’est qu’il y a un vrai travail de terrain au quotidien pour aller chercher les jeunes, mais une fois cela effectué, il faut les encadrer, les faire progresser, les faire jouer pour qu’ils prennent du plaisir. Il faut donc que l’on travaille sur la formation des entraîneurs. La commission formation au football américain travaille bien. Elle a échafaudé un gros projet, assez ambitieuxLa formation au football américain devrait être plus moderne, plus vivante à base de vidéo, de quiz, de ressources documentaires. La réforme profonde de la formation au football américain sera active pour le début de saison prochaine. Et enfin, il s’agit de renforcer l’acte de formation. Lorsqu’un club investit sur la formation de ses cadres, il faut l’acter, le reconnaître. C’est pourquoi une réforme qui touche aujourd’hui les transferts a été proposée. L’idée c’est de faire en sorte que les clubs formateurs, dont les joueurs sont ensuite recrutés par de meilleurs clubs, puissent continuer d’effectuer ce travail de formation. »

Les transferts, cela ne te choque pas ?

O.M. : « Le fait que les meilleurs joueurs partent dans les meilleurs clubs, c’est dans la nature du sport. Lorsque tu t’entraînes fort, lorsque tu veux performer, il est compréhensible que tu cherches le meilleur endroit pour le faire. C’est le cas dans toutes les disciplines sportives. À la FFFA dans tous les clubs, cela pose un problème… on entend des clubs parler de « leurs joueurs » comme s’ils « leur appartenaient ». C’est un sujet « touchy » parce qu’il n’y a pas assez de joueurs dans les clubs. Le meilleur exemple que nous ayons sous les yeux cette année c’est le Flash. Ils perdent une vingtaine de joueurs qui partent eu ELF.  99% des clubs auraient déclaré forfait à leur place. Eux, ils ont fait monter des joueurs de la réserve, des U20 et ils ont non seulement survécu, mais ils sont Champions d’Europe. La performance sur le long terme, et je ne parle pas de gagner un championnat tous les 10 ans en montant une équipe, c’est d’avoir une pyramide large et des jeunes qui te garantiront de toujours être présent. Et la deuxième clé, j’y reviens, c’est d’avoir des entraîneurs formés qui font le boulot de développement des joueurs. Et ce modèle, il faut qu’il soit favorisé, renforcé. La mise en place des transferts payants est un des leviers à mettre en place, même s’il est quasi certain qu’il évoluera et s’affinera lorsque les clubs, y compris ceux qui recrutent le plus, auront compris qu’il en va de la survie du modèle. En effet, lorsqu’il n’y aura plus de clubs qui forment, il n’y aura plus de joueurs à recruter… »

« Sur le flag, on a du travail, mais on est sur une bonne voie. » 

Concernant le Flag, nous venons d’assister au Championnat d’Europe à Limerick, quel bilan tu en tires ?

B.S. : « Un bilan positif, après les World Games de l’année dernière, nous avons pu nous mesurer aux équipes européennes avec un record du nombre d’inscrits. Une équipe féminine en partie renouvelée avec un très beau parcours, dans le carré final avec une très belle 4ème place. L’équipe masculine termine 5ième avec une seule défaite. Nous avons pu constater une progression sportive de l’ensemble des nations présentes, cela augure d’une très belle coupe du monde en 2024. ».

Championnats d’Europe Sénior à Limerick (Irlande) de Flag Football (c) FFFA

O.M. : « La discipline flag est de haut-niveau depuis quelques mois. On assiste à une transformation de cette discipline. On ne change pas en quelques semaines des habitudes, une culture. Pour gagner en Europe, au monde et pourquoi pas un jour aux JO, il va falloir que nous internationaux s’entraînent plus et mieux. Ce que je peux dire, c’est qu’on avance sur ce chemin. Pour revenir aux derniers Championnats d’Europe, on a déjà tiré des premiers enseignements. Chez les hommes, on ne perd qu‘une seule partie. Cela ne veut pas dire qu’on avait les moyens d’être champions. Les équipes d’Allemagne et d’Autriche présentent des niveaux extraordinaires. On avait les moyens d’être troisièmes et la frustration est là. Chez les filles, on a noté de bonnes évolutions. Battre l’Autriche, ce n’est pas anodin. En revanche, on a été battus deux fois par les championnes de Grande-Bretagne et nous n’avions pas les armes physiques pour battre l’Allemagne. On doit à coup sûr continuer de progresser physiquement. C’est sans doute sur ce facteur que réside le plus gros écart avec les 3 nations médaillées, même si ce n’est pas le seul. Donc on a du travail, mais on est sur une bonne voie. » 

Concernant la structuration, le Flag progresse avec des championnats jeunes cette saison, le Cheerleading continue sa progression et entre dans une belle année sportive, quel est ton regard sur cela ?

B.S. : « Avec le développement du flag football au niveau international, nous nous devions de relancer le programme jeune. La dynamique impulsée par le flag avec un sport sans contact, mixte permet à nos structures d’attirer de nouveaux licenciés. 

Championnats d’Europe Junior à Grosseto (Italie) de Flag Football (c) FFFA

O.M. : « On a parlé du haut-niveau jusque-là. Mais ce que l’on oublie trop souvent, c’est qu’il n’y a pas de haut-niveau sans développement. Les équipes nationales seniors et jeunes U15 et U17 seront mécaniquement plus fortes lorsque les championnats seront plus denses, plus forts. Clairement, on ne pouvait pas espérer de meilleurs résultats de nos équipes U17 et U15 en regardant avec honnêteté ce qu’est la réalité des sections jeunes de flag. Ce sera très différent lorsque nos jeunes joueront toute l’année au flag football et au football américain ce qui est recommandé chez les jeunesAu cheerleading, les clubs travaillent sur le développement des très jeunes, mais il existe des facteurs qui sont malheureusement incontrôlables qui freinent ce développement : le manque de créneaux accordés par les municipalités aux clubs de cheerleading. De plus, l’encadrement des très jeunes demandes énormément de cadres techniques, et cela engendre le fait qu’il faille former beaucoup d’éducateurs. Ce n’est pas simple pour les clubs et notamment les moins gros qui ne peuvent pas répondre à toutes les sollicitations. »

« Le niveau sportif est de plus en plus élevé et les clubs ont de plus en plus d’équipes compétitives et de loisir. »

Il s’agit d’une grosse année pour le Cheer. Tout d’abord il y a eu l’annonce du Cheer aux World Games de Chengdu en 2025 puis nous participons aux Worlds cette année. Quelle attente as-tu pour le Cheer à court et plus long terme 

B.S. : « La fédération internationale continue son développement à la suite de la reconnaissance de la discipline par le CIO, le performance Cheerleading y sera représentée. Il nous faut relancer cette pratique au niveau fédéral. Nous avons un grand challenge à relever au niveau du cheerleading, pour que nos clubs trouvent des infrastructures afin d’accueillir au mieux les licenciés et surtout la formation de nos coachs. Le niveau sportif est de plus en plus élevé, nos jeunes pratiquants (minimes, juniors) arrivent maintenant dans les sections sénior. Les clubs ont de plus en plus d’équipes compétitives et de loisir, le public accueilli va de 4 ans à 60 ans. » 

Finale 2023 de Cheerleading au Vendéespace (c) Ibanez9413

O.M. « Il suffit de regarder nos finales nationales pour constater les progrès de la discipline et ce dans toutes les catégories. Cela est dû à la politique de formation des entraîneurs mené par Marion Crochet et son équipe technique. Le fait que le cheerleading apparaisse dans tous ces événements internationaux doit aider les clubs à recruter des jeunes. On doit travailler pour profiter de cette exposition potentielle et ne pas croire que les sportifs viendront au club juste en poussant la porte. » 

Comment se porte la formation du Cheerleading au sein de la FFFA ?

BS. : « Le cheerleading continue à progresser avec plus de 5 000 licenciés, une forte progression au niveau du public jeune, certaines structures accueillent des moins de 6 ans. De nouvelles associations se créés ce qui montre l’attrait pour cette discipline. » 

O.M. : « Au cheerleading, la tendance se confirme. La discipline est à maturité précoce. Cela peut se comparer à la gymnastique. La très grande majorité des pratiquants a moins de 25 ans. L’offre de formation au cheerleading est très complète et s’est considérablement étoffée ces dernières années. On peut désormais se former pour tous les niveaux de compétition. »